Ces derniers jours, Denis Robert, ex-journaliste et nouvel arbitre des élégances, a “outé”1)Gardé ici, entre guillemets. L’outing concerne uniquement l’identité sexuelle, la volonté de nuire en fait cependant une comparaison qui me parait raisonnable. Les autres instances sans guillemets ont été modifiées pour éviter ce mot. un certain nombre de twittos et bloggers sous pseudonyme. Outre l’indélicatesse de la méthode et la volonté affichée de nuire à la carrière des intéressés, cela pose la question du pseudonymat.
Nous avons été accusés de ne pas assumer nos idées, d’être parfois provocateurs et polémiques. Oui, et c’est bien le but. Par nos métiers, notre parole “officielle” est très contrainte, peut potentiellement, pour certains, avoir un effet sur les marchés. S’exprimer sous pseudonyme permet justement de différencier fermement ce qui est officiel, réfléchi, pesé, validé, archivé pour 5 ans (10 ans en Suisse) et ce qui relève du personnel, du gut feeling, de l’agacement parfois ou de la parodie. C’est une soupape nécessaire et utile face à une hostilité2)Et je fais preuve ici d’énormément de modération, “haine” serait plus juste. qui ne se cache pas et s’exprime sans retenue.
Denis Robert a donc aujourd’hui et hier révélé l’identité de twittos, sous prétexte de racisme, un juif pratiquant, un iranien, un homosexuel libéral et quelques autres. On lui souhaite bien du courage face à la XVIIème chambre3)Chargée des délits de presse, injures publiques, diffamations, etc. lorsque ses victimes se présenteront unies face à lui pour expliquer que leur opinion partagée est le “harm principle” et le fait de vivre comme on l’entend sans imposer à leur voisin leur ligne de conduite.
Il semblerait que ce message soit haïssable pour ces gens-là et que seule la soumission à un message unique soit acceptable (encore qu’ils ne soient pas d’accord sur le dictateur qu’ils souhaitent) : nous les combattrons. Pour une simple raison : nous aimons la liberté, nous aimons la rationalité. Nous avons aussi des followers d’extrême gauche qui ne partagent pas nos idées et avec qui nous débattons, franchement mais dans le respect. Souvent en désaccord sur l’économie, nous nous retrouvons sur les droits individuels, ceux-là même que Denis Robert viole.
Qu’il paie, devant un tribunal, tout simplement. Un euro symbolique, mais une marque négative de plus sur son CV. Des témoignages me poussent à penser que Denis Robert est sincère dans son combat, ce que je crois volontiers. C’est compréhensible d’un point de vue humain, en revanche ce n’est pas du travail de journaliste, c’est une tirade de café du commerce. Cher Denis, vous me lirez sûrement, reprenez vous : ce n’est pas du journalisme et votre haine vous emporte vers des contrées que vous ne voulez pas explorer.
PS: M. Robert, vous n’aurez que peu de difficulté à révéler mon identité, si tel est votre désir, c’est un délit d’atteinte à la vie privée que je poursuivrai bien sur.4)Le premier twitt a été anonymisé, l’auteur putatif le disant le fruit d’un piratage. Je doute d’un “piratage de quelques minutes” mais des personnes de confiance me disant que cela ne serait pas dans ses habitudes, je l’anonymise.
Notes
↑1 | Gardé ici, entre guillemets. L’outing concerne uniquement l’identité sexuelle, la volonté de nuire en fait cependant une comparaison qui me parait raisonnable. Les autres instances sans guillemets ont été modifiées pour éviter ce mot. |
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↑2 | Et je fais preuve ici d’énormément de modération, “haine” serait plus juste. |
↑3 | Chargée des délits de presse, injures publiques, diffamations, etc. |
↑4 | Le premier twitt a été anonymisé, l’auteur putatif le disant le fruit d’un piratage. Je doute d’un “piratage de quelques minutes” mais des personnes de confiance me disant que cela ne serait pas dans ses habitudes, je l’anonymise. |
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